Le "bouclier fiscal" est devenu l'objet de toutes les polémiques. Les politiciens de droite et de gauche discutent de l'éventuelle abolition de ce système. C'est un dispositif très controversé car il profite, pour l'essentiel, aux plus riches. Si en théorie, sa mesure s'adresse à tous les contribuables, en pratique seuls quelques "gros" contribuables assujettis à l'ISF sont effectivement concernés par les "gros" remboursements.
Arguments "pour" : Défense du bouclier fiscal
Les défenseurs du système y voient une lutte contre l'exil fiscal. Elle est également perçue comme une mesure d'équité car jusqu'à présent les prestataires qui déclaraient peu ou pas de revenus pouvaient être contraints de payer des impôts supérieurs à leur montant du fait de l'impôt sur la fortune (ISF) et des impôts locaux. Dans une logique d'économie de l'offre, ces mesures peuvent permettre une relance de la croissance et une augmentation des ressources fiscales de l'Etat.
On peut également citer :
– L'abandon fiscal des riches a été réduit depuis l'adoption de la mesure.
– L'effet déclencheur sur l'investissement et la croissance devrait logiquement suivre la stabilisation de l'exode fiscal.
– La remise en cause des mesures de défiscalisation est toujours dommageable, tant pour les prestataires que pour l'Etat.
Arguments "contre" : Critique du bouclier fiscal
Le bouclier fiscal est de plus en plus critiqué : ce serait trop gaspilleur ou trop déroutant pour travailler et avoir des résultats. Ainsi, ce dispositif est sévèrement jugé par la gauche, favorable au retrait de ce processus fiscal, qui perçoit ce déficit pour les finances publiques et donc pour la collectivité comme un "cadeau" injustifié fait aux fournisseurs français les plus riches.
D'autres critiquent le fonctionnement du bouclier fiscal, car selon eux on perçoit que la demande de paiement peut favoriser les contrôles fiscaux. De plus, le système est complexe et les prestataires de services sont mal informés.
Les autres critiques du bouclier fiscal sont :
– Sa perception comme une augmentation des inégalités : le revenu qui est pris en compte dans le calcul du bouclier est un revenu "net", déduit de diverses réductions correspondant à autant d'"écarts fiscaux". Ainsi, par exemple, tout effort supplémentaire demandé aux Français via la CSG n'inquiéterait guère les contribuables les plus aisés.
– Une incitation aux exonérations fiscales abusives. De par sa construction, le bouclier fiscal incite à l'optimisation fiscale dans tous les sens.
– Le coût du tax shelter serait disproportionné par rapport à l'estimation de la perte de revenu due à l'évasion fiscale, sur la base, notamment, des déclarations obligatoires du conseil des impôts. Et le lien entre blindage et détaxe des expatriés n'est pas établi.
Ainsi, le bouclier fiscal a déclenché une "guerre de l'opinion publique", estime Pierre Méhaignerie. Elle trouve de plus en plus d'opposants dans les rangs d'une majorité désorientée alors que de nombreux élus prônent la suspension de cette mesure voire sa suppression.